Visiter la Conciergerie offre l’opportunité d’un voyage au cœur de Paris. Un voyage dans l’histoire. Comment parler de cet illustre édifice sans penser à son côté obscur ? Sans parler de sa prison et de son tribunal révolutionnaire ? Sans évoquer Marie-Antoinette. Ce n’est pas vraiment possible, même si la Conciergerie c’est aussi beaucoup d’autres choses.
La Conciergerie c’est le berceau de Paris, un bijou de l’art gothique qui domine l’île de la Cité.

Alors que les Carolingiens l’on boudée, les Capétiens en ont fait leur palais, ils l’ont embellie et métamorphosée. En visitant la Conciergerie on marche sur les pas de Clovis, Louis VI le Gros, ou Philippe Auguste.
Philippe Auguste l’a néanmoins délaissée pour le Louvre qui était alors un château fort.
L’intérieur est impressionnant, on se sent tout petit, et un peu perdu dans la majestueuse salle des Gens d’Armes. Elle serait parait il la plus grande salle médiévale subsistant en Europe. L’un de ses piliers nous indique le niveau atteint par l’eau lors de la crue de 1910 et nous rappelle la terrible inondation qu’elle a engendrée.
Cette salle des « Gens d’armes » était le réfectoire, des 2000 personnes qui constituaient le personnel du roi. On ferme les yeux on écoute (dans sa tête bien sur) cette petite musique qui nous arrive du moyen âge et on s’y croit ! S’imitant les uns les autres en rentrant dans ses cheminées titanesques.
Mais au fait d’où vient ce nom « Conciergerie » ? Et bien, du concierge tiens ! Plus précisément du logement du concierge qui a en sa possession les clés des cellules. En l’absence du souverain, c’est lui qui rendait justice pour les affaires courantes.
Comment parler de la Conciergerie sans évoquer la période trouble de la Terreur ? C’est impossible. Ce lieu est inévitablement lié à cet épisode noir mais fascinant de la Révolution Française.
2780 est le nombre de personnes guillotinées à cette époque. Prison jusqu’en 1914 c’en est fini du Palais Royal. Antichambre de la mort et lieu de torture, l’incarcération à la Conciergerie était brève et surtout suivie de l’exécution publique Place de Grève ou sur le Parvis de Notre Dame. On y trouve 3 « classes » de cellules.
Les Pailleux qui dormaient à même le sol sur la paille, dans ces cellules insalubres dont la promiscuité engendrait épidémies et infections de toutes sortes.
Les Pistoliers qui avaient les moyens de s’offrir un lit.
Enfin les prisonniers de marque qui bénéficiaient encore de « privilèges » dont une cellule individuelle et meublée.
Nous arrivons donc aux prisonniers célèbres. Ravaillac assassin de Henri IV, Cartouche le bandit, Damien pour sa tentative de régicide sur Louis XV. Et bien sur Marie-Antoinette, qui y sera enfermée deux mois et demi.
A la suite d’une tentative d’évasion orchestrée par Rougeville, on la changea de cellule afin de l’éloignée de l’entrée de la prison. Une cellule très bien reconstituée. Un peu trop bien même. On ressort tout de même un peu chamboulé. En observant les conditions de détention, Jules a eu un peu la nausée. (quel fragile mon fils).
De l’extérieur, ce bâtiment est magnifique. Profitez en pour faire une balade sur les quais, admirer son horloge et aller ensuite faire un tour au marché aux fleurs juste à côté.

Ses tours portent chacune un petit nom.



Conciergerie. Palais de la Cité. 2 Boulevard du Palais 75001 Paris Tel/ 01.53.40.60.80.