Après le mémorial de l’abolition de l’esclavage, nous avons vu une expo sur les deux guerres mondiales. Si si, je le jure, elles étaient joyeuses nos vacances…©Sabrina Penniello.
En guerres. Nantes et Saint-Nazaire durant les deux grandes guerres.
C’est l’expo proposée actuellement et plus pour très longtemps au Château des ducs de Bretagne à Nantes. On nous raconte sans oublier les soldats, ce que ces guerres ont fait aux civils. Comment la propagande à fonctionné. Dans quelles conditions les soldats ont retrouvé leurs foyers. Quels rôles ont joué les femmes pendant la guerre quand elles remplaçaient les hommes au travail. Comment les civils accueillaient les blessés,certaines femmes se sont improvisées infirmières. Comment les familles et les couples se sont retrouvés à la fin de ces guerres. On apprend que beaucoup se sont séparés. De quelles façons les alliés ont été perçus. Ces alliés qui n’avaient pas le choix et n’hésitaient pas à bombarder des quartiers et leurs habitants quand ils visaient un point stratégique ennemi.
Des tranchées à la France occupée, nous avons fait la visite guidée « Au plus près des objets ». Une visite guidée, et ludique à faire en famille, au cours de laquelle nous abordons ces événements grâce a des témoignages sonores et des objets que l’on manipule. Pour cela on a fait appel aux souvenirs, aux témoignages et aux effets personnels de la population. Une collecte de 650 objets et effets personnels appartenant aux Nantais et Nazairiens a été réalisée.
Notre conférencière s’assure qu’il n’y a pas de retardataires… »Non il n’y en a pas ». Nous sommes donc les seuls à profiter de cette visite aujourd’hui. Notre groupe est constitué de 4 générations, Jules et Ugo de la génération geek et mariage pour tous, mon p’ti mari enfant du baby boum, moi pur produit de la génération disco/pat d’ef, Tatie une 60’s dans toute sa splendeur et Houria ma grand-mère qui avait 7 ans quand la seconde guerre mondiale a éclaté. Nous avons donc la conférencière pour nous seuls. Ça c’est du luxe moi j’dis. Après la distribution des oreillettes et des gants blancs. Oui des gants, pour ceux qui n’ont pas suivi, je répète la visite se nomme « Au plus près des objets ». Ce qui veut dire que l’on va avoir en main des objets d’époque et donc, précieux et très fragiles. Ce genre d’expositions à la vieille des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale vont se multiplier. Les enfants sont intéressés et intrigués par la guerre même s’ils la condamnent. C’est en partie pour Ugo, que nous avons voulu faire cette visite. En 3ème cette année, il étudie les deux grandes guerres en cours d’histoire pour le brevet. Il aura aussi comme sujets pour l’épreuve en Histoire des Arts: La vie des français durant la 1ère guerre mondiale à travers deux chansons populaires « La chanson de Craonne » et « La Madelon » Il a également des documents concernant cette fois la seconde guerre mondiale à étudier. Ils ont pour thème, Art et totalitarisme. La vache on n’est pas couché avec tout ce boulot.
Nous sommes chez Anne de Bretagne.
©Sabrina Penniello.
©Sabrina Penniello.
Ce que les enfants (et les adultes) retiennent de la guerre 14/18 grâce à cette visite est que c’est une guerre différente de toutes celles que l’on a connu auparavant . Une guerre qui surprend et anéanti tout le monde par sa cruauté et sa violence. Elle traumatise et laisse des séquelles physiques mais surtout psychologiques. D’ailleurs quelle guerre n’en laisse pas ? Les armes sont différentes de ce que l’on a connu (les attaques au gaz, les obus). Les combats sont différents ( la vie dans les tranchées). On apprend aussi que la propagande a bien fonctionné, les soldats sont partis « la fleur au fusil », persuadés qu’ils reviendraient très vite au foyer. Après avoir réglé son compte à l’ennemi. En réalité ils sont partis en enfer, comme en témoigne les lettres que ces pauvres gars écrivaient du fond de leurs tranchées.
©Sabrina Penniello.
Le monde entier est touché par cette guerre, d’abord parce que les pays concernés ont impliqué leurs colonies et ensuite parce que, dans chaque pays, dans chaque famille on est touché par la perte de quelqu’un. Personne n’est épargné.
Clairon d’un poilu.
©Sabrina Penniello.
La propagande s’adresse aussi aux enfants.
©Sabrina Penniello.
Effets personnels d’un soldat, Pierre-Marie Legars.
©Sabrina Penniello.
©Sabrina Penniello.
©Sabrina Penniello.
Ces soldats se sont fait massacrer. Certains courageux ont déserté (quand tu sais que le peloton t’attend, que la honte va te poursuivre et que tu désertes malgré tout, c’est courageux) . Ils ont vu leurs copains mourir. Les survivant « Les gueules cassées » sont traumatisés à vie. Il a fallu créer des objets pour ces mutilés de guerres comme ce fauteuil. ©Sabrina Penniello.

Casque d’un tirailleur sénégalais.
©Sabrina Penniello.
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La boucherie guerre est finie. La Der des Der ?
©Sabrina Penniello.
Le spectre de la première guerre mondiale est encore présent dans l’esprit de tous, que la seconde se prépare. C’est encore à coups de propagande que ça fonctionne .
©Sabrina Penniello.
©Sabrina Penniello.
Il était une fois, un Maréchal qui collabore, assassinant ainsi la IIIème République, et des milliers de gens qui résistent. Durant cette visite, on ne juge pas, on tente de comprendre comment, et pourquoi certains ont collaboré. Comment peut on être réduit à dénoncer, voisins, ou collègues . Et qu’aurait on fait à leur place ? On rappelle aussi que le soldat français, anglais ou américain a face à lui un soldat allemand qui est tout simplement comme lui un pauv’ gars qui vient au massacre. Un jeune de 20 ans qui lui aussi voit ses copains massacrés en attendant son tour.
©Sabrina Penniello.
Sabrina Penniello.
Sabrina Penniello.

Cette fois ce sont les insignes des officiers allemands que l’on peut voir » au plus près ». Insignes que l’on a retrouvé par dizaine à la fin de la guerre.

Sabrina Penniello.
Sabrina Penniello.
Sabrina Penniello.
Sabrina Penniello.
Cette exposition a vraiment intéressé les enfants. Comme toujours on les laisse regarder et découvrir par eux même. Quand ils ont des questions, ils savent nous trouver ( juste derrière eux) pour avoir des réponses. Mais notre conférencière était extra. Une pro, une vraie qui raconte avec beaucoup de passion, et nous fait partager ces connaissances. Elle s’est vraiment adaptée aux enfants, ou plutôt aux deux ados-timides. Elle leur laissait le temps de faire connaissance avec les objets. Après cette visite studieuse et chargée d’émotion, les kids ont besoin de se défouler. Le château des Ducs est la cour de récré idéale avec ses remparts et les jardins des douves en accès libre.
Notre visite s’est poursuivie dans la boutique du château où Jules et Ugo ont acheté un livre. « Le déserteur du chemin des Dames ».

Un petit livre qui se lit rapidement, suivi d’une seconde histoire « Promesse de Gitan ». De Serge Boëche aux éditions SEDRAP Jeunesse. C’est l’histoire comme son titre l’indique d’un déserteur qui est hébergé le temps d’une nuit chez une petite fille qui vit avec sa mère et sa grand-mère. Et dont le père se bat dans les tranchées. Une très belle histoire, bien racontée.
Toutes les infos ici: http://www.chateau-nantes.fr/fr/expositions/en_guerres/
très enrichissant.
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