Stefan Zweig excelle dans la description des tourments intérieurs de ses héros. Sa nouvelle, « La Peur », en est le meilleur exemple.
Irène, mère au foyer, trompe son mari, Fritz, avocat pénal. Un soir, une femme l’interpelle à la sortie de chez son amant. Elle prétend être la petite amie de ce dernier, interdit à Irène de revenir le voir et lui réclame de l’argent en échange de son silence.
Dès lors, Irène vit dans la hantise que son mari apprenne sa liaison.
Digne d’un roman à suspense, la pièce se déroule au rythme haletant des angoisses de cette femme, adultère traquée par l’étrange compagne de son amant. On assiste à la dégradation inexorable d’un couple qui ne se comprend plus…
Mensonges ? Manipulation ? Hallucinations ?
Comment garder le secret et échapper à cette tourmente sans fin ?
Son couple vacille jusqu’au dénouement, véritable coup de théâtre.
Du grand Stefan Zweig !
Nous assistons là à l’autodestruction de ce couple qui a tout pour être heureux mais qui se retrouve dans une spirale infernale de mensonges et de non-dits. Ce couple ne communique plus, ne se voit plus. Nous sommes spectateurs de sa chute.
Entre mensonge et culpabilité Irène sombre. Persécutions ou hallucination ? Jusqu’au bout le mystère demeure et nous assistons à son naufrage;
Ce hui clos est magistralement mené par ces trois comédiens qui ont un talent fou! J’ai adoré cette ambiance à la fois pesante et déstabilisante, ce contexte des années 60, ce petit théâtre. Cette pièce si bien réalisée éveille en nous un côté voyeur. J’ai bien aimé regarder par le trou de la serrure…

Une très grande pièce! Foncez la voir!
A voir au Théâtre Michel
du 07 octobre au 26 février 2017. La pièce joue les prolongations.
38 rue des Mathurins – 75008 Paris – Métro : Havre-Caumartin
Du jeudi au dimanche à 19h00Adaptation et mise en scène Elodie Menant
avec Hélène Degy, Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud