Doll is mine.
Shiori est une jeune femme qui travaille dans une « maison du sommeil » à Tokyo. Elle veille donc sur ses clients lorsqu’ils sont endormis. Des jeunes, des vieux, des chefs d’entreprise, des étudiants…Tous ces hommes en errance, vivent avec leurs démons.
Sous la forme d’un journal intime qui commence début décembre la jeune femme nous relate son quotidien. Sans pudeur, sans fard elle nous dévoile le plus naturellement du monde ses conditions de « travail », ce qu’elle vit dans cette chambre. Nous parle de ses clients, ces hommes en quête de sommeil mais surtout de sérénité et de paix. Shiori n’a plus rien, plus de famille, plus de repère. Avec bienveillance elle tente d’apporter un semblant de bien être et de quiétude à ses clients tous aussi paumés les uns que les autres. Certains l’intriguent, parfois lui plaisent quand d’autres la terrorisent ou la répugnent.
Shiori qui a interdiction de dormir est une éponge, elle « absorbe » toute cette souffrance, tout ce mal être. Elle s’efface pour se consacrer à ses clients, et encaisse, C’est une descente aux enfers, lente et certaine.
La configuration de la cave voûtée du théâtre de Nesle semble avoir été créée pour cette représentation théâtrale. Entourés de ces belles pierres, face à ce décor épuré japonisant (un lit, une jolie théière et des pétales de fleurs parsemées, des vernis posés à même le sol) c’est comme si nous étions dans un coin de sa chambre.
Tantôt désespérée, tantôt euphorique, terrorisée puis joyeuse Shiori est attachante. On assiste au quotidien de cette fille un peu comme des voyeurs, sans broncher. Ses terreurs sont profondes et palpables. On a pourtant envie de lui venir en aide, de l’aider, de l’extraire de ce contexte sordide. On a envie de lui dire de fuir cet établissement qui rappelle étrangement les maisons de passes.
Shiori est fatiguée! Fatiguée de ne pouvoir dormir, fatiguée de porter les souffrances et les misères, de ces hommes. Elle dérive, si fatiguée que la veille de Noël elle finit par s’endormir…
Azuki est simplement magnifique dans le rôle de Shiori, qu’elle interprète avec beaucoup d’élégance. Elle est accompagnée par la musique et les chansons de la sublime Maria Fausta Rizzo. Les deux artistes se répondent en totale harmonie. L’une avec son texte l’autre avec sa musique, c’est très réussi. Gros coup de cœur pour la voix de Maria Fausta Rizzo Notamment lorsqu’elle interprète « Doll is mine » de Blonde Redhead
Le contraste entre la dureté du texte et la sérénité que dégage le décor et les couleurs portée par Azuki est déstabilisant et c’est là encore très réussi.
Cette histoire tragique est magistralement mise en scène et interprétée. Azuki et Maria Fausta Rizzo sont fabuleuses. Attention vous allez tomber amoureux.
Ecrit par Katia Ippaso et mise en scène par Arthuro Armone Caruso. Vous avez jusqu’au 12 novembre pour voir ce bijou qui se joue au Théâtre de Nesle du jeudi au dimanche à 21h.
Pour les infos et résa c’est par ICI
Je vous invite à faire connaissance avec l’univers de Maria Fausta Rizzo et sa voix envoûtante. Psst psst, elle sort bientôt son album.
En attendant d’aller les voir voici le Trailer de la pièce. Elles ne sont pas superbes ?
Info Presse: Aurélie Brunet Chargée de communication aureliebrunet75@gmail.com Tel.0651320297 Credit photos: Alexandre Szames et Cyril Totozafi
Une réflexion sur “Doll is mine”