Premier Amour au théâtre de Nesle

Première représentation de l’année. On peut le dire, 2018 commence fort.
Chaque vendredi soir au Théâtre de Nesle se joue Premier Amour. Une nouvelle de Samuel Beckett, mise en scène par Mo Varenne et magistralement interprétée par Pascal Humbert.

Pour tout dire Samuel Beckett est un auteur que je ne connais pas très bien. Enfin carrément pas.

Beckett c’est pour moi un loupé.J’ai loupé pas mal d’occasions de connaitre son univers. Je l’ai loupé lorsque Ugo a bossé sur Godot, (j’avais pas l’temps) je l’ai à nouveau loupé au Writters museum de Dublin (j’étais fort occupée avec Oscar Wilde), je l’ai loupé lors d’un événement à l’Institut Irlandais (plus de place)… L’idée de le découvrir enfin à l’occasion de cette représentation m’a réellement séduite.

« Premier Amour »

Cette nouvelle écrite en 1946 dans laquelle un homme nous raconte son premier amour a été peu présentée au théâtre. A la base il n’y aucune indication de jeu, aucun élément pouvant donner le moindre repère. Aucune directive à suivre, et c’est ça qui est fabuleux. Ainsi  Mo Varenne et Pascal Humbert sont  libres de la mettre en scène et de l’interpréter. Exercice qui demande néanmoins un sacré talent.

Pour tout décor un banc et quelques feuilles comme des souvenirs mis sur papier pendues à une corde. Et pourtant, on en voit des choses tant le talent de comédien  seul sur scène est énorme. Il nous embarque avec lui dans ses souvenirs, ses sentiments, ses ressentis…nous sommes avec lui, dans sa tête. L’impression d’être assis à ses côtés sur son banc,  et c’est parti pour 1h10 de grande réflexion.

Dans le soucis de vous laisser découvrir cette pièce, j’en raconterai le moins possible. (c’est pas de la tarte, mais je promets de ne pas spoiler)

Quelle étrange façon de parler de Lulu son premier amour en associant ce souvenir à celui du décès de son père. Ce qui peut paraître déroutant chez ce personnage est finalement fascinant.  Il est profondément seul. Une solitude envahissante et destructrice. Il la vit, s’en accommode et ne demande rien d’autre. Sa solitude, on la voit, on la sent, on l’entend…Un original, un marginal comme on pourrait le nommer. Ou simplement un homme libre parce que ne dépendant de rien ni de personne, n’attendant rien de la vie à laquelle il préfère largement les effets de la mort. Distant avec le monde qui l’entoure il parait insensible. N’attendant rien de ses semblables qui ne lui font pas de cadeaux. Plus à son aise dans les cimetières qu’aux jardins publics. Notre personnage semble fracassé mais n’est il pas finalement en paix ?

Le texte est grandiose, forcément du Beckett, mais la mise en scène et l’interprétation sont exceptionnelles. La voix et la gestuelle de Pascal Humbert donnent vie à son personnage de façon remarquable. Il nous embarque avec lui sur son banc, et dans ce qui peut être à nos yeux sa misérable existence nous faisant passer par tous les sentiments.  On ne peut s’empêcher de penser à « l’Etranger » de Camus. Drôle par moment ce qui permet de supporter ces moments durs, ces moments d’extrême solitude, et de errance. Bref ça prend aux tripes.

Foncer voir cette pièce, c’est une pépite.

Premier Amour
Les vendredis du 5 janvier au 23 février 2018 à 19h,
Au Théâtre de Nesle
8 rue de Nesle, 75006 Paris
http://www.theatredenesle.com/
Tél. : 01 46 34 61 04

Info presse:
Aurélie Brunet Chargée de communication
aureliebrunet75@gmail.com 06 51 32 02 9

 

 

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