Il est là devant nous, installé sur sa méridienne, prêt à faire le bilan de sa vie. Impressionnant et intimidant à la fois.
Don Juan ou les limbes de la mémoire.
Cette adaptation du texte de Molière par Audrey Mas et mis en scène par Sonia Ouldammar nous plonge dans une ambiance vraiment particulière ou l’on immerge sans tarder dans les souvenirs de Don Juan. On ne sait pas trop si l’on est à l’aise ou pas. L’heure est grave et c’est palpable.
Il y a quelque chose de savoureux, à le voir de si près. Parce que c’est sans aucun doute Don Juan en personne qui est là devant nous, tant Patrick Rouzaud est excellent dans ce rôle.
Don Juan le libertin, libre de toutes règles et de toutes contraintes doit à présent affronter ses démons, son fidèle Sganarelle toujours à ses côtés. Mais aussi Don Juan à bout de souffle et affaibli qui résiste malgré tout, et se débat. La nostalgique est perceptible dans son regard, ce regard qui pétille encore à l’évocation de certains de ses souvenirs.
Les deux comédiens sont remarquables, investis de leur personnage respectif, ils portent la pièce avec force et nous offrent un huit clos parfait. Les émotions sont intactes. Ils nous emmènent dans les profondeurs…dans les limbes.
J’ai aimé partager ce moment avec Ugo qui du haut de ses 18 ans à sa propre réflexion. Il a lui aussi beaucoup apprécié voir ce grand classique sous cette adaptation. Ainsi Don Juan traverse le temps, les époques et les générations et ne cesse de nous surprendre. L’oeuvre reste intacte, bravo!
Un conseil, allez voir cette pièce avec vos ados et partagez ce moment fascinant en leur compagnie.
C’est au théâtre La Croisée des Chemins. Vous serez séduits par l’intimité et l’accueil chaleureux de ce lieu.
Dom Juan ou les limbes de la mémoire
Drame d’Audrey Mas adapté de l’oeuvre de Molière. Mise en scène de Sonia Ouldammar.
Du 18 mars au 20 mai 2018 : Dimanche 15h30 (relâche 22 avril, 6 et 13 mai)
Théâtre La Croisée des Chemins
43 rue Mathurin Régnier
75015 Paris
Métro : Volontaires ou Pasteur
Merci à Mahmoud Ktari pour cette belle découverte.
Une réflexion sur “Don Juan ou les limbes de la mémoire.”