Comme chaque premier du mois, on se retrouve pour un nouveau rendez-vous #EnFranceAussi,  initié par Sylvie du blog  Le coin des voyageurs.

Un rendez-vous qui a pour but de nous faire (re) découvrir les merveilles que nous offre la France. Chaque mois un blogueur propose un thème. Pour ce joli mois de mai  Malicia du blog Un pied dans les nuages souhaite se balader de pont en pont.

Lorsque l’on sait que Paris compte 37 ponts qui franchissent la Seine, et une soixantaine de ponts et passerelles au-dessus des ses canaux, faire un choix n’a pas été simple.
Sans transition, direction la Seine. Parmi ces 37  pont il a fallu là encore faire un choix, sans ça tout le monde va s’endormir avant la fin de l’article. Je vais donc vous parler de 15 ponts parisiens, pas un de plus.

C’est bien connu, les villes traversées par les cours d’eau se développent et se protègent  avec et auprès de ces derniers. Paris qui n’a pas échappé à la règle, est intimement liée à la Seine. Ce fleuve a joué un rôle primordial dans l’histoire de cette ville avant même qu’elle devienne capitale.
Il protégeait les Parisis installés sur ses îlots, a rapatrié le cercueil de Napoléon, acheminé l’Obélisque depuis son Égypte natale. La Statue de la Liberté a également voyagé par la Seine pour son grand départ vers New-York. Au fil du temps le fleuve s’est doté de ponts, passerelles, viaducs. Dans un premier temps ces ponts étaient presque toujours habités. Victimes des caprices du fleuve, des guerres et des invasions ils ont beaucoup souffert. Détruits, incendiés, coulés…Comme Paris ils se sont toujours redressés. Ils ont changé d’aspect, parfois de nom ou d’emplacement mails ils sont là debout et nous racontent leur histoire

Une balade d’amont en aval de la Seine, ça vous dit ?

Avant de commencer il faut savoir que les deux ponts se trouvant chacun aux extrémités du fleuve (sur le territoire de Paris) se nomment:
Le pont amont qui est le premier  pont de Paris à franchir la Seine lorsqu’on suit le cours du fleuve. Il se trouve donc en amont. Le pont aval quant à lui est le dernier pont parisien qui enjambe la Seine . Il se trouve… en aval. Se sont pas foulés les p’tits gars qui ont baptisé les ponts, ça reste néanmoins un repère pour situer son amont de son aval vous ne trouvez pas? Tous deux sont destinés à la circulation, et font partie du périph. Ce n’est donc pas par ici que l’on va se balader, non pour  ça je vous ai sélectionné ceux que j’aime, ceux qui ont une (belle ou dramatique) histoire à nous raconter.

Ma sélection de petits ponts.

Passerelle Simone-de- Beauvoir.
Ce pont qui relie le 12ème arrondissement par le parc de Bercy et le 13ème par la Bibliothèque Nationale de France est exclusivement réservé au mode de transports dit « doux ». On le franchit donc à pied ou à vélo. Traverser cette passerelle est très agréable. Le quartier étant propice à la flânerie.

Le viaduc d’Austerlitz
Pont ferroviaire emprunté par la ligne 5 du métro. Il relie la station Gare d’Austerlitz au viaduc du quai de la Rapée. Faire passer le métro sous la Seine était beaucoup trop onéreux à l’époque (1903), on décide donc la construction d’un pont. L’enjeu était de ne pas perturber la navigation. Pour cela, il a été décidé la construction de deux arcs paraboliques à la place des traditionnels piliers. En arrivant Quai de la Rapée, avant de s’engouffrer sous terre, le métro prend un virage à 90°. (même pas peur)

Le pont de la Tournelle
Il relie le 4ème arrondissement au 5ème. Comme un grand nombre de ponts parisiens, il a été reconstruit à plusieurs reprises. Au moyen-âge se trouvait à son emplacement un pont en bois qui fut embarqué par une inondation.
De loin, nous pouvons apercevoir une statue installée sur un pylône de 15m de haut. Il s’agit de Sainte Geneviève, la patronne de Paris.

Le pont Marie
Classé au titre des monuments historiques, et situé dans 4ème arrondissement, le pont Marie relie l’île Saint-Louis au quai de l’Hôtel de Ville. Son nom n’est pas un énième hommage à la vierge Marie mais à Christophe Marie entrepreneur général des ponts et chaussées du Royaume de France au XVIIème siècle. Le pont Marie constitue le point kilométrique 0 pour la partie de la Seine située en aval du pont. Si tu fais un vœux au moment où tu passes dessous, il se réalisera. Il parait que ça fonctionnera mieux si tu embrasses ton amoureux (se) en même temps.

Le pont de l’archevêché
Ce pont qui est le plus étroit de la capitale,  fut témoin d’un grave accident en 1911. Afin d’éviter un véhicule en sens inverse, le chauffeur de l’autobus Brillié-Schneider PB2 n°205 jardin des Plantes – Batignolles  a violemment braqué vers la droite. Résultat, après être monté sur le trottoir et brisé le parapet, le bus a plongé dans la Seine. Treize personnes tuées dont le conducteur et le receveur.

Le pont au double
Avec ses jolies balustrades en fonte et cuivre, il est l’un de mes préférés. Au pied de Notre Dame à deux pas du square Viviani. Il offre une agréable balade. Pourquoi « au double » alors que c’est un simple pont ? Ce nom est pour rappeler la taxe dont il fallait s’acquitter pour le franchir, un double denier. Dans son CV ce joli pont mentionne qu’il était à l’origine destiné à servir de locaux supplémentaire pour l’Hôtel Dieu qui était surpeuplé. En 1709 notre petit s’est écroulé. Ce qui n’est pas surprenant quand on pense à la surcharge que les ponts supportaient avant l’interdiction d’y construire des maisons.

Pont Notre Dame
Situé sur l’île de la Cité, il relie le quai de Gesvre au quai de la Corse. Je trouve son histoire assez fabuleuse. Il occupe la place de l’un des plus anciens   pont de la Capitale « Le Grand Pont ». Ce pont romain faisait partie du tracé du fameux cardo maximus. A la suite du siège de Paris par les Vikings en 886, ce pont est remplacé par un autre constitué de planches jetées sur d’anciennes piles de bois. C’est ainsi que l’on a surnommé ce pont « Le pont que l’on passe à planche » ou encore « pont de la planche Mibray ». Ces planches justement étaient ramenées jusqu’au milieu du fleuve alors marécageux afin de protéger l’accès à l’île de la Cité. Il est probable qu’il provienne de la contraction emmi le brai qui signifie « au milieu du marais ». Je les trouve fabuleux les gars de l’époque. Tout parait si simple avec eux. Le pont est détruit, qu’à cela ne tienne, on en fabrique un autre à l’arrache en y balançant des planches. Il lui faut un nom? Pas de chichi ce sera « Le pont que l’on passe à planche ».
C’est depuis le Pont Notre Dame que Victor Hugo suicide son inspecteur Javert des Misérables.

Le petit pont- Cardinal Lustiger
J’en ai bavé pour le photographier ce petit pont que je trouve fort joli. J’aime son aspect un peu vieillot que je contemple depuis le pont au Double. Il sert malheureusement de point d’arrêt aux affreux cars à touristes. Ils sont moches ces cars, mais moches! Il portait déjà ce nom à l’époque romaine lorsqu’il était réalisé en bois.  Petit, parce qu’il franchissait le petit bras du fleuve. Il est encore aujourd’hui le pont le plus court. Comme d’autres ponts parisiens, le Petit Pont fut à maintes reprises emporté par la Seine en crue. En 1718, c’est le drame. Un incendie se déclare par deux bateaux de foin en flammes à la dérive. Le petit pont-Cardinal Lustiger est complètement détruit.

Pont au change
Les maisons qu’ils supportaient n’ont pas été épargnées elles non plus puisque détruites par un incendie en 1621. Ce pont dont le premier date du IXème siècle doit son nom à ses résidents, les chargeurs. Ils étaient joailliers et orfèvres.

Pont Neuf
Contrairement à son nom, le Pont Neuf est aujourd’hui  le plus ancien pont de Paris. C’est le premier pont en pierre sans maison et pourvu de trottoirs. Offrant ainsi aux Parisiens une véritable vue sur le fleuve et la ville.

Pont des arts
Arts comme le Palais des Arts. Nom donné au musée du Louvre sous le second empire. Ce pont a un sacré karma. Déjà fragile à l’origine, les deux conflits mondiaux ne l’ont pas épargné. Dans les années 60 à 80 il est victime de nombreux accidents fluviaux notamment avec des bateaux et péniches. En 1980 il est carrément démoli. Reconstruit quelques années plus tard sous le même aspect mais bien plus solide. Visiblement pas assez pour supporter les tonnes de cadenas envahissants des amoureux.

Pont du Carrousel
Il relie le quai Voltaire au Louvre. Orné des allégories de la Seine, la ville de Paris, l’abondance et l’industrie et de quatre superbes candélabres télescopiques  en bronze de 20 mètre de haut. Ces candélabres ont la particularité de se rétracter le jour pour descendre à 12 mètres afin de ne pas perturber la perspective sur le Louvre. Le sculpteur de ces réverbères Raymond Subes les a cachés durant la seconde guerre mondiale leur évitant ainsi la refonte. Ce pont est tristement célèbre par le meurtre de Brahim Bouarram, un jeune gars de 39 ans jeté dans la Seine le 1er mai 1995 par une bande de misérables skinheads qui s’étaient détachés de la manifestation FN.

Pont de la Concorde
Il parait que les pierres parlent. Si c’est exact, celles du pont de la Concorde en auraient des choses à dire. Une partie de l’édifice fut construit avec des pierres provenant de la Bastille après sa démolition. Rien ne se perd.

Pont Alexandre III
Un pont qui symbolise la fraternité entre la France et la Russie. En 1891 l’alliance entre les deux pays est conclue entre l’empereur Alexandre III et Sadi Carnot. C’est le Tsar Nicolas II qui posera la première pierre le 7 octobre 1896. Ce pont est inauguré en 1900 à l’occasion de l’exposition universelle de Paris. Il est majestueux.

Le pont de l’Alma
C’est ici que l’on mesure la Seine en crue, grâce au Zouave. Cette statue représente l’un des quatre soldats qui étaient installées sur le pont d’origine. Les fans de Lady Di morte dans le tunnel de l’Alma viennent se recueillir devant le monument reproduisant la flamme de la Statue de la Liberté.

Quand la Seine reprend ses droits.
Les ponts sont moins fiers tout à coup. Petite rétrospective en photos des deux dernières crues de la Seine (2016 et 2018). Arrivez vous à imaginer les catastrophes qu’ont vécues par les ponts de la Seine au fils de siècles?

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