« J’veux faire un tour de manège! »  Qu’il ordonne le môme.

Nous terminons nos courses avec Ugo deux ans qui aperçoit le manège. En même temps il le connaît par cœur ce carrousel. Je le soupçonne même d’avoir dragouillé la jeune fille pour récupérer des tickets gratos. (oui ça dragouille à 2 ans). Je suis enceinte de son petit frère et , j’ai un bide et des seins énormes. C’est simple, ça fait des mois que je ne peux plus croiser les bras et que je ne vois plus où je dois positionner mon gobelet pour mes analyses d’urine. Ah j’oubliais je porte des bas de contention couleur chair pour cause de varices très vilaines et douloureuses. A part ça tout va bien  je me sens désirable et l’accouchement est prévu pour début février.

Nous sommes le 25 janvier, Ugo termine son tour de manège quand je sens une putain de douleur. Je suis assise sur un banc comme une clodo. J’ai hâte de rentrer chez moi pour m’allonger. Le tour se termine, Ugo réclame un autre tour, puis un autre. Je suis à l’agonie, je meurs, je vois la lueur au bout du tunnel.

Nous rentrons enfin chez nous. Je sens que je vais passer une journée de merde et demande à Jean-Marc si il est possible pour lui de prendre sa journée et de rester à mes côtés. Sa réponse m’a anéantie.

Hein ? Mais ça va pas? Je rentre d’une semaine de congés, c’est pas possible. Je te réchauffe une pizza, vas faire une sieste avec Ugo et ça passera. Faut que j’aille au boulot. 

En somme, bouffe ta pizza et tu accoucheras une autre fois.

Et là patatras! Je perds les eaux. Je fais une toilette, me change, perds à nouveau les eaux, fais une nouvelle toilette, me change à nouveau…je n’ai plus une culotte à me mettre. Mis à part mes petits strings 36 du bon vieux temps. Je n’arrivais déjà plus à me baisser pour mettre mes lacets, alors enfiler un string. Ah j’oubliais, j’étais grave constipée, j’ai failli en mourir (je sais, je meurs souvent), dans la panique j’ai bu un verre d’huile d’olives croyant naïvement à ses vertus laxatif.  Mon mari est si bon, si généreux qu’il a appelé au boulot pour leur annoncer qu’il resterait auprès de sa femme et m’a donné son slip. C’est pas un époux protecteur ça ?

Nous prenons ensuite la sage décision d’aller à la maternité,  accompagnés de Ugo qui avait eu le temps de manger sa pizza réchauffée. Je suis d’une élégance folle. Salopette courte par dessus mes bas de contentions, en tongs pour cause de rétention d’eau, avec le slip de mon mari.

J’entends encore Ugo crier par la vitre de la voiture « Laissez passer, maman à mal au ventre ».

Il est 15h, deux heures plus tard est né un énorme bébé de 4,5kg. Julo!

Quelques photos pour lui foutre la honte.

Bel anniversaire à toi mon Julo, toi qui est une belle personne.
Juuuules ! A présent cap vers tes 18 ans que nous fêterons dignement dans les orties.