C’est avec plaisir que je vous retrouve en ce début de mois pour un nouveau rdv #EnFranceAussi. Avant de poursuivre, devinette : Quels sont les points communs entre Notre-Dame, l’église Saint-Sulpice, le Sacré-Cœur, le Louvre, le château de Versaille, la basilique Saint-Denis et la Comédie Française ? M’enfin! Mais c’est bien sur
Les 7 péchés capitaux.
Thème choisi par Eimelle Laure du blog Les carnets d’Eimelle. Une petite balade à Paris/banlieue sur le thème des 7 péchés capitaux ça vous dit ?
Dans la tradition chrétienne les péchés capitaux correspondent à des vices majeurs qui seraient à l’origine de tous les autres vices. Le mot capital n’ayant aucun rapport avec la notion de gravité. Il viendrait du latin caput qui signifie tête. Les 7 péchés capitaux suivants sont donc à la tête de plusieurs vices.
Gourmandise, luxure, colère, orgueil, envie, paresse et avarice. Je n’oublie personne?
Je remercie Eimelle pour ce thème plutôt original qui m’a donné du fil a retordre pour certains péchés mais que j’ai adoré.
La gourmandise
Le terme le plus approprié serait manger par excès, bouffer, Gourmandise dans le sens se goinfrer.
De si bons pâtés.
Au XIV ème siècle rue Chanoinesse près de Notre-Dame de Paris se trouvait un boucher-pâtissier dont les petits pâtés de viande étaient dit-on un régal. A tel point qu’ils étaient appréciés du roi en personne qui en raffolait. En mitoyenneté de sa boutique se trouvait un barbier dont le quotidien était on s’en doute, tailler la barbe de ces messieurs.
Chien fidèle, et associés diaboliques
Un jour, un chien vient perturber la tranquillité de la rue en aboyant jours et nuits. Le voisinage finit par se poser des questions. D’autant qu’une rumeur circulait depuis un moment dans le quartier, une rumeur concernant la disparition d’étudiants étrangers .
Le chien qui ne bougeait pas de la boutique du pâtissier, ne cessait d’aboyer ameutant tout le quartier. Il se trouve que ce gentil toutou avait flairé l’odeur de son maitre (un jeune étudiant allemand disparu) ou plutôt l’odeur du cadavre avant qu’il ne soit haché menu et transformé en pâté. Les deux collègues avaient trouvé là une activité bien rentable et se partageaient les tâches. Alors que le barbier se chargeait d’exécuter ses victimes, le pâtissier récupérait les cadavres qu’il dépeçait, assaisonnait et transformait en pâtés. Parmi les clients réguliers, les curés de Notre Dame s’en régalaient.
On imagine le scandale, des curés qui bouffent des pâtés de chair humaine. Les associés diaboliques ont été brulés vifs et leurs commerces rasés. Quant aux prêtes, ils furent excommuniés. On l’a pourtant dit: tu ne pécheras point par gourmandise (et encore moins par anthropophagie)
Aujourd’hui
Cette histoire aurait inspiré le grand et déjanté Tim Burton que l’on aime beaucoup. Pour réaliser son film Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Une comédie musicale que je n’ai pas aimée. Je pense, le seul film du réalisateur qui m’a ennuyée.
A la place je vous propose un truc bien plus fun. Aller sur les lieux du crime, rue Chanoinesse. Approximativement à la place des infames boutiques se trouve aujourd’hui le garage de la préfecture de police. Avec un peu de chance et votre plus joli sourire les policiers vous emmèneront peut être au sous-sol où se trouve encore la pierre du boucher sur laquelle il dépeçait ses victimes.

La luxure
Avant la loi Marthe-Richard
Depuis 1946 et la loi Marthe-Richard nom d’une ancienne prostituée, les maisons closes ont baissé le rideau. Elles ont eu leur heure de gloire et certaines ont conservé des traces de cette époque. Reconnaissables bien souvent à leurs plaques de numéro (plus grande, en couleur, décorée. Bref une plaque racoleuse. Comme celle du 36 rue Saint-Sulpice face à l’église du même nom.
Des clients en soutane
Ces dames avaient donc pour voisins et clients, les curés d’en face qui venaient régulièrement leur rendre visite en empruntant ce petit escalier plus ou moins discret. Décidément messieurs les curés, après les petits pâtés, les putes.

La colère
Le peuple en colère
La guerre de Napoléon III, l’invasion prussienne, Paris est assiégée, le peuple est humilié. Il se sent trahi par le gouvernement à majorité monarchiste et refuse l’armistice. Les Parisiens sont en colère ils ont conservé leurs fusils et leurs canons. Le 18 mars 1871 Adolf Thiers installé à Versailles envoie l’armée pour récupérer les canons stockés alors sur la butte Montmartre.
C’est sur cette butte que l’armée (versaillaise) a ordre de tirer sur le peuple. Les soldats désobéissent et les barricades se dressent. Deux généraux sont exécutés. Durant 9 semaines la Commune proclamée par les Parisiens prend des mesures sans précédent: l’égalité homme/femme, la séparation de l’église et de l’Etat pour ne citer qu’elles. Les Communards laisseront un Paris à feu et à sang. Plutôt que de laisser la ville à l’ennemi (les Versaillais) il est décidé de tout brulé. C’est ainsi que l’Hôtel de ville et le Palais des Tuileries seront détruits. Depuis Versailles, Thiers organise l’anéantissement de la Commune. Ce sera la semaine sanglante.
Là où tout a commencé, les crimes seront expiés
C’est donc sur la butte Montmartre, là où tout a commencé, là où débuta l’insurrection que l’on décide de construire une basilique
pour expier les crimes des communards. Hubert Rohault de Fleury, peintre du XIXe également un des deux initiateurs du projet de la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre dira:
« Oui, c’est là où la Commune a commencé, là où ont été assassinés les généraux Clément-Thomas et Lecomte, que s’élèvera l’église du Sacré-Cœur ! Malgré nous, cette pensée ne pouvait nous quitter pendant la cérémonie dont on vient de lire les détails. Nous nous rappelions cette butte garnie de canons, sillonnée par des énergumènes avinés, habitée par une population qui paraissait hostile à toute idée religieuse et que la haine de l’Église semblait surtout animer. »

L’Envie
Une fête sans prétention
Ne jamais inviter un roi complétement barré lorsque l’on possède un plus beau château que le sien. Pauvre Nicolas Fouquet qui a vu sa vie basculer le jour où il a invité Louis XIV en sa demeure de Vaux-le-Vicomte. Par jalousie et donc par envie, le roi soleil décide non seulement d’édifier un plus beau et plus grand palais que son ministre mais le fait arrêter (par D’Artagnan) pour malversation et crime de lèse majesté. Au passage il lui confisque sa fortune. Je vais éviter d’inviter du beau monde dans les Orties. Louis XIV décide de faire édifier un palais à Versailles.
Louis a péché, Louis l’a payé
Pécher par envie même pour un roi, c’est vilain, très vilain et dans ce cas, la volonté divine ne fait pas de quartier. Il suffit de voir le journal de santé du roi: fistule anale, ulcère au palais, dents pourries, intestin perforé, gangrène…

L’Orgueil
Plus orgueilleux que Concini, y a pas! Aussi ambitieux qu’arrogant, Concini arrive a se faire nommer premier gentilhomme de la Chambre, surintendant de la maison de la reine, gouverneur de Péronne, Roye et Montdidier. Le grand favori de la reine Marie de Médicis veuve d’Henri IV est aussi détesté par la noblesse que par le peuple. Le premier à souffrir de l’envahissante et arrogante présence de Concini est le futur roi Louis XIII Tout ce que Concini demande, la reine lui donne. On raconte qu’il ne prenait pas le peine de se découvrir en présence du futur roi. Trop sur de lui, trop fier de sa personne. L’orgueilleux dans toute sa splendeur.
Louis XIII prend les choses en main
Trop c ‘est trop, un 24 avril 1617 devant le Louvre et sur ordre de Louis XIII, Concini est assassiné. Il n’aurait pas pris au sérieux l’ordre d’arrestation du marquis de Vitry qui lui flanque trois balles en pleine face et le fini à l’épée.
Tu as grave péché mon vieux, tu l’a cherché.

L’Avarice
L’Avarice nous mène à la Comédie Française, près du Louvre pour l’un des plus grands classiques du théâtre. Avant d’être ce splendide théâtre, la Comédie Française est cette illustre troupe, celle de Molière. On la surnomme d’ailleurs la maison de Molière. Alors qu’il est mort avant sa création, il est considéré comme le père de cette institution. Le père de nombreux grands classiques comme l’Avare. Cette pièce est donnée pour la première fois sur la scène du Palais Royal non loin. Pour info, le fauteuil de Molière y est toujours exposé.

La Paresse
Ce péché nous emmène tout droit vers la Basilique Saint-Denis. Où se trouve le gisant du roi Dagobert (1er). Pourquoi Dagobert? A sa mort en 639 lui succèdent les Rois fainéants de la dynastie mérovingienne. (fait néant, qui ne fait rien)
Pour la petite histoire:
A la mort de Clovis, le royaume est partagé entre ses fils qui se battent et s’entretuent (même les femmes). Lorsque Dagobert prend le pouvoir, il redresse la situation mais après lui, ses descendants se reposent sur les maires du palais. Ce sont ces derniers qui régneront réellement. Les rois quant à eux ne feront rien (fait néant). Pépin le Bref, dernier maire du palais fondera la dynastie des Carolingiens après avoir écarté du trône le dernier roi qui « fait néantisait » Childéric III. Pépin aura plusieurs enfants dont un fils, un certain Charles (Charlemagne)
Un véritable travail de communication.
Cette appellation de Rois fainéants viendrait du premier biographe de Charlemagne, Eginhard un bon chargé de com qui a servi la cause du pouvoir carolingien. Comme les mauvaises réputations ont la vie longue, sous la Troisième République les livres d’histoire véhiculaient cette image de rois fainéants affalés dans leurs chars tirés par des bœufs.

Cette balade parisienne sous le signe des 7 péchés capitaux s’inscrit dans le cadre du rendez-vous mensuel #EnFranceAussi. Un rendez-vous instauré par Sylvie du blog Le coin des voyageurs. Sylvie qui a eu la bonne idée de nous rappeler que la France aussi est un superbe pays à découvrir.
Fidèle au poste, notre partenaire les Editions Galimard se joint à nous et vous offre le Géoguide « Les plus beaux Week-end plein sud »
Pour tenter votre chance c’est simple, il suffit de commenter sur l’un des articles du rendez-vous entre le 1er et le 30 du mois et de commenter sur la page Facebook du rendez-vous, (en indiquant le blog sur lequel ils ont commenté). Le règlement se trouve ICI
Bonne chance à tous et pensez à aller voir à quels péchés les copains succombé grâce à la carte de France ci-dessous réalisée par Pauline.
Tu as réussi! Bravo pour avoir traité l’ensemble du thème, j’adore ces petites anecdotes!
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Merci à toi. Je voulais te faire honneur. Bon j’avoue que pour l’avarice j’ai fait dans la facilité. Mais c’était trop duuuuur. 😉
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Tu as fais fort dans cet article, en parlant des 7 pêchers capitaux, une belle leçon d’histoire par la même occasion, avec tes petites anecdotes.
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Merci Martine. Je dois avouer que je me suis bien amusée. Bisous
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Mais, mais, mais… Paris serait donc une ville de péchés! ^^ J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire et à découvrir la petite histoire méconnue de ta capitale!
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Merci beaucoup Annabelle. Paris est carrément une ville de vices et de perversions. 😈 C’est pour ça que je l’aime.
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Excellent ton billet ! Et puis il s’en dégage une telle pêche je suis fan
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Merci merci. Heureuse qu’il te plaise. J’espère un jour t’emmener en balade à Paname histoire de s’acoquiner un peu 🤣
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J’adore toutes ces anecdotes ! Parmi les 7 péchés, celui de la gourmandise est horriblement délicieux 🙂 Belle journée à toi, Sandrine
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Je partage ton avis. Je crois que j’adorais déguster un de ces petits pâté. 😋😋😋
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Quel beau focus sur l’histoire de Paris… perso quand j’y vais, la gourmandise a ma faveur, j’adore découvrir de nouvelles adresses 🙂
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C’est clair que c’est aussi le vice pour lequel je succombe sans difficulté. Merci pour ton commentaire Mali.
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Génial cet article ! C’est à la fois drôle et très instructif. Merci pour cette balade insolite dans le Paris des péchés capitaux. A ce propos, j’ignorais totalement l’étymologie de ce « capitaux ».
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Merci beaucoup Delphine. Je l’ignorais moi aussi. 😉. Au départ je voulais trouver un lien entre chaque péchés et les curés du moins l’église. Mais pas évident. Je suis heureuse de t’avoir trouvé au moins trois. 😉
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Une ville de débauche 😉 !
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Grave ! 😉
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Merci pour ces balades très instructives ! 🙂
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Dis donc tu as fait fort, pour trouver une anecdote à chaque péché capitaux. Celui de la gourmandise est vraiment macabre ! Comment résister à ce péché, très difficile, surtout sur Paris vous êtes gâtés !
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